Bruyères

Lorsque la fin d’été s'amorce et que les massifs et balconnières jusqu’alors fleuries perdent de leur éclat, l’heure des éricacées (Ericaceae) est venue. Elles égayent les jardins à l'automne avec leurs petites fleurs et, selon la variété, nous enchantent jusqu’en hiver par leurs touches multicolores dans une nature toujours plus dégarnie. Elles se déclinent au total en plus de 800 espèces différentes. Nous connaissons surtout la bruyère des neiges, la callune, la bruyère de la Toussaint et la brande.

Bruyère de la Toussaint (Erica tetralix)
Sous nos latitudes, la bruyère de la Toussaint, ou Erica gracilis, est l’éricacée dont la floraison est la plus précoce. Éclatante de beauté dès le mois de juillet, sa gélivité la prédestine de plus aux plantations estivales.

Brande, callune (Calluna vulgaris)
Parfois confondue avec une bruyère, la brande fait partie du genre Calluna, de la famille des éricacées. Cet arbuste nain compact fleurit de juillet à novembre et est donc parfait pour la fin d’été. Certes la brande est très robuste, mais il faut néanmoins la protéger en hiver avec un non-tissé ou tout autre matériau similaire.

Bruyère commune (Calluna vulgaris)
La bruyère d’été est une forme particulière aux couleurs aussi saturées que les autres membres de la famille, mais dont les fleurs n’éclosent pas. Elles restent au stade de boutons et ne se développent pas plus. L’avantage est évident : les fleurs qui ne fleurissent pas ne fanent pas non plus. Comme les sépales colorés entourent les boutons et les protègent ainsi des gelées, la plante attire le regard tout au long de l'hiver. Seul défaut : comme ces fleurs n’éclosent pas, les abeilles voraces ne peuvent les butiner.

Bruyère des neiges (Erica carnea)
La bruyère des neiges ou bruyère carnée ne rentre en scène qu’en novembre au plus tôt, et resplendit généralement jusqu’en avril de ses fleurs blanches, roses ou rouges. En fin de compte, seules les gelées très sévères ont raison de cette bruyère. Cette floraison hivernale réjouit non seulement le cœur des jardiniers, mais fait également le bonheur des premières abeilles au printemps.

Les bruyères telles que la bruyère des neiges ou la péterolle apprécient particulièrement les expositions ensoleillées à semi-ombragées. Comme la plupart du temps, elles poussent à l'état naturel sur sols tourbeux, elles ont besoin d’une terre légèrement acide et sableuse pour prospérer. Il est préférable de reproduire un substrat naturel pour plantes acidophiles tel que la terre de bruyère Algoflash. Celui-ci pourra être encore un peu ameubli avec du sable. Si vous souhaitez cultiver la bruyère comme une annuelle à l’automne ou en hiver, un terreau universel suffit, car la plante a déjà ralenti sa croissance à ce moment-là.

Plantez les bruyères de la fin d’été au début de l’automne. Pour qu’elles puissent bien prospérer en plate-bande, ameublissez d’abord bien la terre au préalable. La profondeur du trou doit être d’au moins un demi-centimètre supérieure à la hauteur de la motte. Bassinez la motte avant plantation ou arrosez-la en profondeur. Puis installez la plante dans le trou. La motte doit être enfoncée d’un demi-centimètre sous la surface pour pouvoir être recouverte d'un peu de terre. Si vous plantez des callunes en bac, il faut impérativement veiller à ce qu'il y ait un gros trou de drainage ainsi qu'une couche de drainage en billes d'argile ou en un matériau similaire. Cela permet de prévenir l’humidité stagnante à l'automne. Nous vous conseillons d'utiliser la terre de bruyère Algoflash.

Les callunes sont particulièrement élégantes plantées en groupe pour former un grand tapis fleuri. Elles se marient également parfaitement avec d'autres fleurs d’automne. Retrouvez ici plus d’inspiration.

La plupart du temps, il n’est pas nécessaire d’arroser les éricacées à l’automne et en hiver, sauf si elles sont dans un endroit abrité. Maintenez le sol en permanence modérément humide. Les callunes apprécient un arrosage régulier surtout avant l’arrivée des premières gelées. Utilisez de préférence de l'eau de pluie, car cette plante redoute l’eau du robinet beaucoup trop calcaire.

Si par mégarde, votre bruyère frôle la déshydratation létale, il suffit alors de plonger le pot dans un seau d'eau ou dans le récupérateur d'eau de pluie. La disparition des petites bulles d'air indique que la terre est complètement imbibée. Ceci n’est toutefois qu’une mesure de sauvetage, après une traversée du désert manifestement trop longue. Selon la devise « le mieux est l’ennemi du bien » Il est déconseillé en revanche de laisser la callune baigner durant quelques jours dans un seau d'eau. Car elle ne supporte quasiment pas l’humidité stagnante, qui provoque à court ou moyen terme le pourrissement des racines.

Pour fertiliser la bruyère, faites un apport de compost au printemps ou utilisez un engrais longue durée. Un engrais pour rhododendrons et hortensias est particulièrement bien adapté. Vous pouvez aussi une fois par mois diluer dans l'eau d’arrosage un peu d’engrais liquide pour hortensias et azalées afin de calmer les appétits des brandes, bruyères de la Toussaint, etc. 

Les arbustes nains ont tendance à se dégarnir avec le temps. C'est pourquoi une taille annuelle figure au programme incontournable de l'entretien. Elle doit être effectuée au printemps avec le redémarrage. Utilisez un sécateur aiguisé pour rabattre de moitié environ les vieilles tiges. Il est important de ne pas tailler ce qu’on appelle le vieux bois, c’est-à dire les parties de la plante déjà vieilles et lignifiées, au risque que la callune ne redémarre pas correctement.

La bruyère des neiges ne doit généralement être taillée que tous les deux ans, en fin de floraison. En revanche, il ne faut quasiment pas tailler les bruyères de la Toussaint.